dauphins - la captivité des cétacés en France, bientôt du passé ?

Le Conseil d’Etat vient de rendre sa décision provisoire : l’arrêté de Ségolène Royal qui durcit les règles de détention des cétacés dans les delphinariums, soutenu par les associations Aspas (Association pour la protection des animaux sauvages) et LFDA (La Fondation droit animal, éthique et sciences) et attaqué par le lobby des parcs d’attractions, serait bien légal. Les principales avancées, et notamment l’interdiction de la reproduction des orques et des dauphins en captivité, doivent être appliquées jusqu’à la décision définitive du Conseil d’Etat qui interviendra dans quelques mois. Cette avancée historique signe, à terme, l’arrêt des delphinariums sur le territoire français.

Mobilisées devant le Conseil d’Etat, l’Aspas et LFDA ont soutenu l’arrêté du 3 mai 2017, auquel s’opposaient le Parc Astérix, Marineland et Planète sauvage. Ces parcs d’attractions, soucieux du nombre de visiteurs, contestaient la légalité de l’arrêté interministériel qui leur impose de prendre en compte le bien-être animal et demandaient sa suspension en urgence.

Face au juge, ces associations ont rappelé que les orques et les grands dauphins appartiennent à des espèces animales « sauvages » et protégées, que leurs conditions de détention sont déplorables vu notamment le nombre élevé de décès à des âges précoces.

Réceptif aux arguments des associations et du ministère, le juge a estimé qu’il n’y avait pas d’urgence à suspendre l’arrêté et qu’il ne présentait pas d’illégalité manifeste. Contrairement aux demandes des parcs, les travaux d’agrandissement des bassins devront être finalisés dans trois ans, et la reproduction des cétacés abandonnée d’ici à novembre 2017.

En revanche, le juge a concédé un délai supplémentaire aux parcs pour la mise en place d’alternatives au chlore utilisé pour la désinfection des bassins mais source de graves lésions pour les cétacés.

Les associations tiennent à saluer cette étape fondamentale dans la prise en compte, par le droit, des besoins physiologiques et psychologiques des animaux, et espèrent profondément que Nicolas Hulot aura à cœur de veiller au maintien et à la bonne application de cet arrêté.

A l’instar des 12 pays européens qui ne possèdent pas de delphinariums, et après l’Inde qui a reconnu les dauphins comme personnes non humaines et a interdit leur détention, cette prise de position exemplaire de notre pays est un signal fort aux pays européens autorisant encore la captivité des cétacés. Le début d’une prise de conscience internationale ?