prospective - Organic 3.0

L’agriculture biologique se développe partout dans le monde. Comment anticiper et accompagner ce changement d’échelle ? Comment maintenir les principes de l’agriculture biologique et des valeurs fortes, de la production à la consommation ? Comment poursuivre l’amélioration de ce mode de production et contribuer à l’évolution de l’ensemble de l’agriculture ? De nombreuses organisations de l’agriculture biologique, regroupées au sein de la fédération mondiale des mouvements d’agriculture bio, IFOAM Organics International, ont échangé sur leur vision de l’agriculture biologique et ont créé le concept d’agriculture bio 3.0 (Organic 3.0).

L’agriculture bio 1.0 (de 1920 à nos jours) représente l’époque des pionniers partout dans le monde et l’agriculture bio 2.0 débute dans les années 1970 avec la création d’IFOAM. Cette deuxième étape correspond à la transcription des principes du mode de production biologique en textes de loi comme expression des normes et des schémas de certification actuels, tous nécessaires pour garantir ce mode de production auprès des acheteurs des produits biologiques.

Organic 3.0 se veut la phase du changement d’échelle de l’agriculture biologique : il s’agit de sortir l’agriculture biologique, de même que la transformation et la consommation des produits biologiques, du statut de modes de production et de consommation « de niche » pour en faire un modèle général d’agriculture et de consommation.

La stratégie d’Organic 3.0 repose sur 6 principaux points :

1. une culture de l’innovation associant les meilleures pratiques traditionnelles avec les techniques, procédés et pratiques modernes dans le respect des principes de l’AB (et en particulier le refus du génie génétique) ;

2. une amélioration continue conduisant à de meilleures pratiques de la production à la consommation ;

3. une amélioration des garanties apportées aux consommateurs ;

4. une collaboration avec les mouvements et les organisations qui promeuvent une agriculture et une alimentation respectueuses de l’homme et de l’environnement tout en évitant les initiatives qui relèvent du greenwashing ;

5. une reconnaissance du lien existant entre la ferme et le consommateur final, en mettant en avant l’agriculture familiale et les petits paysans en agroécologie, l’égalité des genres et le commerce équitable ;

6. un calcul des coûts réels, pour prendre en compte les externalités positives et négatives, pour encourager la transparence auprès des consommateurs et des responsables politiques et pour reconnaître les agriculteurs comme des partenaires avec des droits.

Site (en anglais) : www.ifoam.bio.