environnement et santé - Lubrizol

Il aura fallu attendre 5 jours pour obtenir la première communication publique sur la nature des produits présents sur le site de l’usine Lubrizol, à Rouen. Le principal problème d’un incendie dans une usine chimique de ce type est de savoir s’il y a la présence de produits chlorés, qui sont les perturbateurs endocriniens les plus puissants et les plus persistants dans l’organisme et dans l’environnement.

Le plan de préventions des risques technologiques (PPRT) de l’entreprise, document officiel publié en 2014, fait mention d’un conteneur d’une tonne d’acide chlorhydrique et de la possibilité de cinq autres en contenant. Alors, quelle est la nature et le tonnage des produits chlorés présents sur le site ?

Aucune communication n’est faite sur l’analyse des prélèvements faits à l’intérieur de l’entreprise qui permettent de connaître la concentration, par principe, maximale. A titre de comparaison, dans les 15 jours qui ont suivi l’accident de Seveso, dans le nord de l’Italie en juillet 1976, des prélèvements de sang ont été effectués auprès de milliers de résidents. Des analyses de sols ont permis de définir trois zones réparties sur 18 km² et d’estimer la quantité de dioxine produite entre 15 et 30 kg.

La leçon de ce suivi est qu’une exposition de courte durée consécutive de l’accident induit des effets sanitaires sur le long terme :

- chloracné et atteinte de la fonction hépatique et du système immunitaire et dentaire pour les enfants ;

- chez les adultes : baisse de la qualité du sperme, infertilité féminine, endométriose, avancement de l’âge de la ménopause ; augmentation de l’incidence et de la mortalité par cancer, plus particulièrement lymphomes et cancers du sein ; augmentation de l’incidence des maladies cardiovasculaires, de la mortalité par hypertension et par diabète chez les femmes, hypothyroïdie, atteinte des fonctions immunitaire et neurologique ;

- modification du sexe-ratio, augmentation de l’hormone thyroïdienne TSH baisse de la qualité du sperme pour la deuxième génération exposée in utero.

Ainsi, les résultats des prélèvements de lait, d’eaux, de végétaux, de sols doivent être rendus publics pour que chacun puisse juger de la situation. C’est un enjeu pour les personnes les plus exposées : les pompiers mais aussi les riverains. Une estimation de la quantité de polluants émis doit être réalisée ainsi qu’une évaluation fine de leur répartition géographique. Il est nécessaire d’effectuer des prélèvements biologiques pour évaluer le degré de contamination de la population. Cela permettra de situer le risque sanitaire potentiel à Rouen en comparaison de celui observé à Seveso.

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