protections mensuelles - zéro toxique, zéro déchet

En France, l’achat de protections menstruelles concerne 15,5 millions de femmes âgées de 13 à 50 ans. Une femme utiliserait au cours de sa vie près de 11 500 produits de protection féminine, avec un coût allant de 8 000 à 23 000 euros à l’échelle d’une vie. Ce coût est difficile à supporter pour les femmes aux revenus les plus précaires ou celles en privation de liberté, mettant en danger leur santé (par l’utilisation de protections de fortune inadaptées), leur dignité et leur bien-être psychique et social. Le mésusage des protections hygiéniques est à l’origine de dramatiques syndromes de chocs toxiques et d’infections génitales, du fait de leur utilisation prolongée et d’une éducation insuffisante.

Les différentes études de l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) ont confirmé la présence de substances toxiques présentes dans les protections hygiéniques (serviettes et tampons) telles que des résidus de dioxines, de composés organiques halogénés, qui, s’ils ne dépassent pas les seuils sanitaires, ne sont pas dénués d’effets, notamment perturbateurs endocriniens ou sensibilisants cutanés. Elles soulignent aussi le manque d’informations concernant les colles et autres substances ajoutées intentionnellement comme les parfums ou les encres par exemple. De plus, devant l’absence de réglementation contraignante pour les fabricants, les différentes marques ne contrôlent pas leurs fournisseurs de matières premières, mettant notamment à mal le label bio dans ce marché.

Par ailleurs, les protections périodiques représentent une quantité importante de déchets. En Italie, une filière de recyclage des protections hygiéniques absorbantes représente 900 000 tonnes de déchets par an. Dans le monde, 45 milliards de serviettes menstruelles seraient jetées chaque année et mettraient plus de 500 ans à se dégrader. Ainsi, il serait intéressant de favoriser les alternatives aux protections hygiéniques jetables, à savoir les coupes menstruelles, culottes menstruelles et serviettes lavables, tout en sensibilisant les femmes à une bonne hygiène intime.

Les membres du Collectif Inter-associations pour la santé environnementale demandent une réglementation stricte de la composition des protections hygiéniques absorbantes, l’accès de tous à des protections périodiques « zéro toxique » voire « zéro déchet » en encourageant lorsque cela est possible l’usage de produits lavables, ainsi que leur gratuité pour les mineures, et les personnes en situation de précarité.

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