Etats généraux de l’alimentation - la Fnab espère maintenant qu’on va passer du discours aux actes

La Fédération nationale de l’agriculture biologique (Fnab) a entendu le discours encourageant du président de la République à Rungis le 12 octobre dernier. Malgré ses doutes sur la prise en compte de son point de vue aux Etats généraux de l’alimentation, la Fnab continuera donc d’apporter sa contribution aux ateliers.

Lors de son discours, le président de la République a insisté sur la nécessité de changer profondément de paradigme agricole et a réaffirmé sa volonté de rémunérer les services environnementaux rendus par les agriculteurs. « Nous sommes satisfaits aujourd’hui d’entendre Emmanuel Macron rappeler ses engagements de campagne, nous déplorons néanmoins la façon dont la suppression des aides au maintien [à l’agriculture bio] est intervenue sans que nous n’ayons aucune visibilité ni garantie sur la suite », explique Stéphanie Pageot, présidente de la Fnab. « Si le signal est bon, nous serons cependant vigilants sur la forme que ce nouveau soutien prendra », ajoute-t-elle.

La montée en qualité des produits via l’agriculture bio a aussi été un élément important du discours du Président. Là encore, le signal est bon mais la forme n’y est pas. « Il nous paraît aujourd’hui primordial de penser la transition agricole à l’échelle des territoires avec une approche transversale et élargie à l’ensemble de la société et non plus une approche fermée par filière », explique à nouveau Stéphanie Pageot.

Si le discours d’Emmanuel Macron va contribuer à rassurer la paysannerie bio, il ne suffira pas à restaurer la confiance. Les retards de paiement, le montant insuffisant du transfert des fonds PAC, la décision arbitraire de supprimer le financement d’Etat de l’aide au maintien et surtout l’affichage d’un objectif de développement de la bio inférieur à la dynamique actuelle du marché ont contribué à creuser un fossé entre les producteurs bio et les pouvoirs publics.

« Le signal envoyé par le Gouvernement ces derniers mois va ralentir la dynamique de conversion vers l’agriculture bio », estime Stéphanie Pageot. « Il est donc désormais nécessaire d’agir de façon cohérente et rapide pour restaurer la confiance. Le discours visant à reporter sur le marché la responsabilité du développement de la bio ne contribuera certainement pas à calmer les paysans, chacun doit être dans son rôle et c’est à l’Etat de fixer un cap ambitieux et un cadre sécurisant. »

Pour rappel, la Fnab milite pour un objectif politique ambitieux de 20 % de la surface agricole utile en bio en 2022 qui ferait de la France le premier pays bio d’Europe.

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