Côté cuisine
Clou de girofle
Valérie Cupillard
Originaire d’Indonésie, où il poussait spontanément, le giroflier est un arbre de la famille des myrtacées, qui regroupe aussi les eucalyptus.
Au XVIIIe siècle, le botaniste et agronome Pierre Poivre réussit à subtiliser des plants et à les implanter sur l’isle de France (l’actuelle île Maurice), sur l’isle de Bourbon (l’île de La Réunion) mais aussi aux Seychelles et à Madagascar, bouleversant ainsi le monopole du commerce des épices, jusqu’alors tenu par les Hollandais.
Cet arbre croît lentement et ne produit qu’après plusieurs années. Il est cultivé au Sri Lanka et en Indonésie mais c’est Madagascar qui en est devenu le plus gros exportateur mondial. Bio et issu du commerce équitable, il provient bien souvent de Madagascar, où la récolte s’étale d’octobre à décembre et monopolise beaucoup de monde.
Le clou est en réalité une fleur cueillie avant maturité ; les petites grappes sont ramassées en haut des arbres en plusieurs fois avant la floraison, puis triées (on sépare chaque bouton) avant d’être mises à sécher quelques jours au soleil. C’est lors de cette phase que se développe son parfum.
Le clou de girofle possède des propriétés antibactériennes, anti-inflammatoires et son action anesthésiante est efficace, notamment, sur la sphère dentaire.
Le clou de girofle fait partie de la composition de nombreux mélanges d’épices : currys et massalas. Un seul clou de girofle suffit à apporter des notes aromatiques très puissantes dans un plat en sauce, une cocotte de légumes anciens, une ratatouille d’automne… Il parfume les céréales (riz pilaf, millet, quinoa…) et participe à la bonne digestion des légumes secs (lentilles vertes, haricots azukis…).
On peut ajouter un clou de girofle dans une compote (pommes, poires, coings…) ou des fruits pochés (poires, pruneaux…) ; son parfum se marie particulièrement bien avec les fruits d’hiver.