Droit de réponse

Dans son numéro de septembre 2019, n° 304, Biocontact avait publié un communiqué de presse de la Fnaut (Fédération nationale des associations d’usagers des transports) concernant la liaison ferroviaire Lyon-Turin. En voici le droit de réponse de l’association Les Amis de la Terre.

Près d’un milliard d’euros a été investi depuis 2002 pour rénover la voie de la ligne ferroviaire Lyon-Turin et agrandir les tunnels existants entre Ambérieu-en-Bugey, dans l’Ain, et Modane, en Savoie, ainsi que le tunnel transfrontalier. Le transport de marchandises par cette voie ferrée n’est aujourd’hui que de 20 trains par jour alors que sa capacité, donnée par Réseau ferré de France, est de 120 trains de marchandises par jour. La voie existante est donc largement sous-utilisée. Elle est en mesure de transporter plus de 70 % des marchandises circulant entre la France et l’Italie dans les Alpes du Nord.

Pour améliorer la qualité de l’air des vallées alpines et protéger la santé de nos concitoyens, il faut rapidement réduire le nombre de camions sur les routes. C’est ce que permet de faire le report modal, en transférant les marchandises des camions sur les trains. Les Amis de la Terre ne cessent de demander sa concrétisation.

En 2013 déjà, une plainte avait été déposée pour mise en danger de la vie d’autrui en raison de l’absence d’utilisation des voies ferrées existantes. Inspection générale des finances, Conseil général des ponts et chaussées, Cour des comptes, Haute Autorité environnementale, Conseil d’orientation des infrastructures : depuis vingt ans, ces hautes administrations ont unanimement rejeté le projet de la deuxième ligne Lyon-Turin.

Pourquoi gaspiller des montagnes d’argent public dans un projet inutile, alors que nous manquons de moyens pour entretenir et moderniser le réseau ferré français ? A qui profiterait ce chantier ? A qui profiterait le crime, pourrait-on dire, car creuser pendant une dizaine d’années un mégatunnel de 57 kilomètres n’est pas sans conséquences sur l’environnement de la vallée de la Maurienne : circulation des camions, bruit, poussière, dépense énergétique, émission de gaz à effet de serre, stockage des déblais, modification des paysages, perturbation des écosystèmes, disparition de terres agricoles, risques de pollution, bouleversements hydrologiques, etc.

Le Lyon-Turin, bon l’environnement ? Ou bon pour les affaires ? Que chaque citoyen se fasse une opinion.

Pour en savoir plus : www.lyonturin.eu

Les Amis de la Terre (en Savoie)

31 bis, rue Jacotot

73100 Aix-les-Bains

Site : www.amisdelaterre.org/savoie