nucléaire - programmation pluriannuelle de l'énergie : droit dans le mur !

Le texte de la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE), censé définir les grandes lignes de la politique énergétique française pour les années à venir, vient d’être mis en consultation. Avec le recul à 2035 de l’échéance pour atteindre 50 % de nucléaire dans le mix électrique, il acte une dangereuse prolongation de la durée de fonctionnement du parc nucléaire… et prévoit déjà une relance absurde. Le Réseau Sortir du nucléaire dénonce fermement cette fuite en avant.

Cela signifie qu’en 2035, 44 réacteurs resteront en fonctionnement, sans que leur sort ultérieur n’ait été envisagé. Même en partant du principe que les plus anciens auront déjà été fermés, près de 20 auront alors atteint ou dépassé les 50 ans de fonctionnement effectif.

Le Gouvernement part ainsi du principe que ces réacteurs pourront continuer à fonctionner sans problème, une fermeture avant 50 ans étant considérée comme « anticipée » et ouvrant droit à compensation pour EDF. Cela revient à ignorer totalement l’avis de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), seule habilitée à décider de la poursuite ou non du fonctionnement d’un réacteur, ainsi que les enjeux liés au vieillissement. Rappelons pourtant que certaines pièces, comme les cuves, ne sont ni réparables ni remplaçables. De nouveaux défauts de fabrication, résultant d’affaires de fraudes, sont régulièrement découverts sur des pièces équipant le parc nucléaire. Enfin, quid des doutes de l’ASN sur la capacité d’EDF à réaliser de gros travaux pour prolonger le fonctionnement de ses réacteurs ?

On peut se réjouir qu’un scénario 100 % renouvelable soit évoqué dans cette PPE. Toutefois, il ne s’agit que d’une option au milieu de nombreuses autres concourant à une fuite en avant dans le nucléaire. La construction de 6 nouveaux EPR, déjà évoquée dans une lettre du Gouvernement à EDF, figure cette fois-ci noir sur blanc.

Après de multiples étapes d’élaboration et « consultation » vaines, le constat reste le même : la PPE est dictée par EDF et ses choix court-termistes. L’application des décisions mises en œuvre aboutira à une situation absurde de surproduction, les énergies renouvelables venant s’ajouter au nucléaire au lieu de s’y substituer. Tous ces risques seront donc pris pour permettre à la France d’exporter une électricité nucléaire dont nos voisins ne voudront sûrement pas. Et, quoi qu’en dise EDF, qui semble privilégier une approche low cost au mépris de la sûreté et des personnes en charge des travaux, le vieillissement des réacteurs renchérira forcément le coût de production déjà élevé de cette électricité.

Réseau Sortir du nucléaire
9, rue Dumenge
69317 Lyon Cedex 04
Tél. : 04.78.28.29.22
www.sortirdunucleaire.org