automobile • vers des voitures jetables ?

HOP (Halte à l’obsolescence programmée) sort un nouveau rapport sur l’obsolescence automobile. L’association expose comment certains constructeurs développent des pratiques de « voitures jetables ».

Certains constructeurs de véhicules électriques optent pour des batteries rendues irréparables. Le rapport cite les pratiques de la marque Tesla et ses kilos de mousse rose emprisonnant des batteries dans un bloc irréparable. La moitié des constructeurs seulement proposent des batteries réparables, une information qui passe sous les radars des consommateurs. Réparer les composants de la batterie permettrait pourtant de réparer jusqu’à 10 fois moins cher.

L’automobile devient un équipement électrique et électronique comme un autre, une sorte de smartphone sur roues. Miniaturisation, obsolescence des composants, risque d’obsolescence logicielle, complexification pour les réparateur·ices, pièces indisponibles, pratique de sérialisation, entraves à l’accès aux données, constituent autant de pratiques remettant en cause le droit à la réparation des automobilistes à un prix abordable.

Résultats : les prix de vente parfois alléchants cachent des coûts à l’usage important pour les clients (assurance, maintenance et bugs logiciels, réparation inabordable) et une possible courte durée de vie du véhicule (en cas d’absence de SAV, de véhicule irréparable, de batterie introuvable…).

Sans une politique d’économie circulaire ambitieuse pour les voitures électriques, la pression sur les ressources naturelles liée à la fabrication, exacerbée par un renouvellement accéléré, aggrave l’empreinte environnementale du secteur.

HOP milite pour un cadre normatif exigeant d’économie circulaire des véhicules électriques, afin qu’aucune voiture irréparable ne puisse être vendue en Europe.

Au vu des élections européennes, l’association appelle les candidats à prendre des engagements pour que la durabilité soit la norme et formule sept recommandations, dont : instaurer des garanties de réparabilité des batteries, imposer des normes de réparabilité : des pièces démontables et disponibles pendant au moins 20 ans, lutter contre la menace d’obsolescence logicielle : interdire les verrous logiciels qui font obstacle à la réparation/réemploi des pièces, et maintenir les logiciels pendant au moins 20 ans.

Pour mettre la pression, HOP lance sur son site Internet une pétition citoyenne.

HOP – Halte à l’obsolescence programmée

204, rue de Crimée

75019 Paris

www.halteobsolescence.org