subventions - jeudi noir pour l’agriculture biologique

Décision du ministre de l’Agriculture, Stéphane Travert, de sacrifier le budget pour les aides à l’agriculture biologique dans les trois prochaines années : aucune nouvelle conversion biologique ne sera possible. Les producteurs bio de la Fédération nationale de l’agriculture biologique (Fnab) dénoncent ce renoncement politique historique. Alors que le Gouvernement affiche à travers les Etats généraux de l’alimentation (EGA) l’ambition d’engager la transition écologique de l’agriculture française, il a signé un premier renoncement majeur en refusant de soutenir l’agriculture biologique.

La Fnab demandait un transfert de 3 % a minima du premier pilier vers le second pilier de la PAC pour les seules aides bio afin que l’Etat puisse honorer ses engagements et financer les nouvelles demandes d’aides (conversion et maintien) sur la seconde partie de la programmation (de 2017 à 2020). Le ministre Stéphane Travert a décidé de transférer 4,2 % seulement du premier pilier vers le second pilier pour financer à la fois les MAEC (mesures agro-environnementales et climatiques), les ICHN (indemnités compensatoires des handicaps naturels) et les aides à la bio, un montant que tous les acteurs du monde agricole savent très nettement insuffisant. « Cette décision vient contredire les promesses de campagne du président de la République sur les paiements pour services environnementaux (PSE) et l’introduction de produits bio dans les cantines », témoigne Stéphanie Pageot, présidente de la Fnab. « Cela témoigne d’un manque criant de courage politique face à l’agro-industrie et l’agrochimie ».

Alors que le ministre évoque « un dialogue rénové et responsable [pour trouver] les solutions permettant de construire l’évolution des modèles agricoles », il a prêté l’oreille la plus attentive à ceux qui n’ont cessé de conduire l’agriculture française dans l’impasse actuelle. Il a ignoré les attentes citoyennes et a choisi de préserver les déséquilibres en place depuis 1992, faisant passer les intérêts des plus puissants, FNSEA (le principal syndicat agricole) et AGPB (Association générale des producteurs de blé et autres céréales) en tête, devant l’intérêt général. La « révolution » promise par le candidat Macron dans son livre-programme n’aura pas lieu : c’est un rendez-vous historique que vient de manquer le gouvernement français. La Fnab déplore par ailleurs le signal très négatif envoyé à tous les producteurs qui ont le courage de changer leurs pratiques en passant en bio. Tout porte désormais à croire que les EGA ne seront qu’une mascarade.

Fnab

40, rue de Malte

75011 Paris

Tél. : 01.43.38.38.69

Site : www.fnab.org