Kokopelli - hommage à Jocelyn Moulin

Salarié de la première heure chez Celnat, une des premières entreprises françaises de transformation de produits biologiques, Jocelyn Moulin faisait partie de cette petite communauté écologiste pionnière qui, malgré les railleries de l’opinion, croyait à l’avenir de l’agriculture biologique. Après avoir tenu un magasin biologique dans l’Allier, il s’est lié d’amitié avec Dominique Guillet, fondateur du jardin botanique de La Mhotte, de l’entreprise Terre de Semences un peu plus tard, puis de l’association Kokopelli en 1999.

C’est ainsi que, dès 1992, Jocelyn s’est mis au service de la biodiversité semencière, dans la droite ligne de ses parents, qui étaient négociants en graines. Et en 1999, il a pris la casquette de Kokopelli, pour ne plus la quitter. Aux côtés de Pascaline, sa compagne, et souvent épaulé de sa maman, il sillonnait déjà la France en tous sens pour représenter Kokopelli sur les salons nature et les foires aux plantes, donner des conférences et des entretiens radiophoniques… avec un dévouement total et une sempiternelle bonne humeur. Ce dévouement sans faille forçait véritablement l’admiration.

Qui ne se souviendra pas des lettres reçues de Jocelyn, de son écriture baroque incroyable, toute en rondeurs et en arabesques, qu’il commençait souvent par « Grande sœur » ou « Grand frère », et finissait toujours par sa maxime favorite : « Help ever, hurt never » (« Aider toujours, blesser jamais »). Ces quelques mots, qu’il avait fini par faire siens, décrivent si bien son caractère !

Jocelyn était le véritable et naturel porte-parole de Kokopelli, celui qui jouait de la flûte, semait à tous vents, enchantait les esprits et les cœurs. Pour des milliers de personnes en France, plus que porter son discours, Jocelyn incarnait Kokopelli.

Ce grand cœur, parti le 31 juillet dernier, emporté par un cancer, va profondément nous manquer. Nos pensées vont tout spécialement à Pascaline, à ses enfants et à toute sa famille, qui affrontent actuellement, plus durement que nous tous, la perte intime d’un être cher. Quant à Jocelyn lui-même, puisse son âme généreuse et bienveillante se fondre dans celle, immortelle, du joueur de flûte qu’il a si bien incarné.