Paris - des particules fines dans le métro

Le récent rapport de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) rappelle que ce sont les particules les plus petites qui sont les plus dangereuses pour la santé humaine et invite à les étudier.

L’équipe de Jean-Baptiste Renard, du Laboratoire de physique et chimie de l’environnement et de l’espace (LPCE2) du CNRS (Centre national de la recherche scientifique), avec l’ONG Respire, a mené une série de mesures dans les enceintes du métro et du RER pendant le mois de juin 2019.

Les données publiées par la RATP, la Régie autonome des transports parisiens, ou par l’ONG Airparif concernent les PM10 (10 microns de particules en suspension dans l’atmosphère terrestre ; PM signifie Particulate matter, soit « matières particulaires ») et les PM2,5 mais pas les particules plus petites. Ainsi, cette étude est la première (publique) à mesurer les particules les plus fines dans les enceintes souterraines du métro parisien et du RER. Elles ont été mesurées avec le LOAC, un appareil de haute précision permettant pour la première fois de capter des particules qui descendent jusque 0,2 micron.

Dans certains cas, les concentrations de particules peuvent être dix fois plus élevées en intérieur qu’en extérieur (300 μg/m3 contre 30 μg/m3 concernant les PM10). De même, ces mesures ont montré que 99,5 % des particules sont de taille inférieure à 1 micron.

A noter que les mesures en concentration ne rendent pas compte de l’importance de la pollution. Les mesures montrent, par exemple, sur le quai du RER A, dans la station Gare-de-Lyon, entre 300 et 800 particules par cm3, soit 300 et 800 millions de particules par m3. Les différences sont considérables entre l’avant, l’arrière et le milieu du quai ; entre des stations plus ou moins profondes ; entre les couloirs et les quais, et même entre différents trains sur un même quai. Ainsi, la variabilité observée est-elle liée au type de matériel, au type de conduite ou encore à d’autres facteurs restant à déterminer ?

Comprendre finement ces différences permettrait d’aider la RATP et la SNCF à diminuer les concentrations de polluants dans les enceintes souterraines ou les tunnels, ainsi que l’exposition des usagers et des personnels. Des études précises s’imposent.

Respire

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