colère agricole - la bio n’est pas épargnée !

La colère qui monte dans le monde rural est le symptôme d’un malaise profond de la profession agricole. Quel que soit le modèle de production choisi aujourd’hui, intensif ou vertueux, le revenu des agriculteur·rices continue de se dégrader. Et l’agriculture biologique n’échappe pas à cette situation.

Rémunérer les services environnementaux

Que ce soit pour des raisons de protection de l’eau, de respect du bien-être animal ou de respect de la biodiversité, les collectivités, la recherche, les pouvoirs publics, les citoyens reconnaissent tous les apports du modèle de production biologique. « Certains subissent la norme, nous en bio la norme nous la dépassons pour produire dans le respect de la nature, pourtant personne ne nous paye aujourd’hui pour ces services rendus » explique Loic Madeline, secrétaire national en charge de la PAC à la Fnab.

En 2017, le gouvernement décide de supprimer l’aide au maintien, seule rémunération des services rendus par les agriculteurs biologiques. « C’est simple, entre la précédente PAC et la nouvelle PAC on est passé de 202 euros d’aides environnementales moyennes par hectare et par an à 92, alors que la société veut plus de verdissement, on nous rémunère encore moins qu’avant pour le faire ».

La Fnab demande :

– un nouveau plan d’urgence à la hauteur des pertes subies par les filières, à savoir plus de 250 millions d’euros par an depuis deux ans ;

– une reconnaissance des paiements pour services environnementaux avec une hausse de l’écorégime bio à 145 euros par hectare et par an.

Le juste prix, c’est celui qui prend en compte les coûts de production

Les agriculteur·rices biologiques, comme les autres, ont subi ces dernières années la hausse des charges dont le prix des carburants. Pourtant, dans les négociations commerciales, les hausses de prix sont refusées aux producteurs biologiques, alors que le prix final au consommateur augmente. Pire, les prix d’achat s’écroulent dans plusieurs productions. « En bio, la loi EGalim est tout simplement inefficace. Les coûts de production ne sont pas pris en compte pour fixer le prix et surtout, nous n’avons aucune donnée sur les marges des différents intermédiaires entre nous et le consommateur », explique Philippe Camburet, président de la Fnab.

La Fnab demande :

– que les pouvoirs publics fassent respecter la loi EGalim ;

– que les coûts de production servent de référence à la fixation des prix d’achat ;

– et que les marges nettes des intermédiaires agro-industriels sur les produits bio soient rendues publiques.

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