implants - le dispositif Essure retiré du marché

Par un communiqué du 18 septembre, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé vient d’annoncer que le laboratoire Bayer met fin à la commercialisation du dispositif de contraception définitive Essure dans tous les pays de l’Union européenne, dispositif dont les multiples effets indésirables étaient pointés du doigt par l’association Resist (Réseau d’entraide, de soutien, d’informations sur la stérilisation tubaire) regroupant de nombreuses femmes s’estimant victimes de ces implants. (1)

Ce retrait définitif sonne bien sûr comme une victoire mais ne met certainement pas fin à l’action de l’association. Si le laboratoire Bayer invoque des raisons commerciales pour justifier l’arrêt de la commercialisation, d’autres motifs, directement liés à la sécurité du produit, ne sont pas étrangers à cette décision.

Ce sont d’ailleurs ces motifs qui ont, ces derniers mois, entraîné une baisse générale des ventes dans tous les pays où les implants étaient commercialisés. Il est inacceptable que la santé des femmes passe après le profit d’un géant pharmaceutique.

Resist se félicite de cette décision qui permettra enfin de limiter le nombre de nouvelles victimes à l’avenir. Mais elle regrette néanmoins que les autorités de santé françaises ne se soient pas positionnées et n’aient pas jugé opportun d’appliquer le principe de précaution comme elle le demandait.

La priorité absolue de Resist à ce jour reste la mise en place d’un protocole de retrait national commun à tous les gynécologues, dans le but de limiter les risques de casses et de réinterventions.

Sa position est par ailleurs inchangée concernant les femmes porteuses n’ayant pas d’effets indésirables, qu’elle appelle à ne pas se précipiter et à ne prendre aucun risque qui pourrait aggraver leur état de santé.

Les procédures judiciaires permettront de faire la lumière sur le défaut de sécurité lié à l’utilisation de ces implants. L’association Resist demande la création d’un dispositif centralisé confié à l’Office national d’indemnisation des accidents médicaux (Oniam) afin de permettre une gestion optimale et harmonisée de l’ensemble des dossiers et ainsi permettre aux victimes d’être indemnisées dans de bonnes conditions, tant au niveau du coût que de la rapidité de la procédure. La recherche de vérité quant à la dangerosité de ces implants demeure primordiale pour Resist et l’ensemble des femmes porteuses de ces implants.

A ce titre, Resist, par l’intermédiaire de sa présidente, sollicitera rapidement une audience auprès de Madame la ministre de la Santé.

 

1. Voir « Scandale – Essure, un dispositif de contraception pas si sûr… », Isabelle Ellis, Biocontact n° 276 – février 2017.