Imaginer d’autres manières d’habiter, inventer et créer des logements vecteurs de solidarité, d’écologie et ancrés dans le territoire : voici quelques-uns des fondamentaux de l’habitat participatif tel qu’il est défendu par le mouvement citoyen Habitat Participatif France.
On recense aujourd’hui en France plus de 1 200 projets d’habitats participatifs d’après l’Observatoire des habitats participatifs et écolieux, dont environ 550 ont abouti et sont actuellement habités.
La démarche citoyenne au cœur de l’habitat
La dénomination « habitat participatif » est un terme fédérateur qui peut regrouper une diversité de formes d’habitats partagés, tant que la participation active des habitantes et habitants y est présente : habitat groupé, autogéré, inclusif, coopératives d’habitants, écovillages, écolieux, et bien d’autres.
Reconnu légalement depuis une dizaine d’années seulement, à la suite d’une longue mobilisation de nombreux acteurs et militants de la société civile
– dont Habitat Participatif France –, l’habitat participatif a été défini par la loi pour l’accès au logement et un urbanisme rénové (loi Alur) du 24 mars 2014 comme
« une démarche citoyenne qui permet à des personnes physiques de s’associer, le cas échéant avec des personnes morales, afin de participer à la définition et à la conception de leurs logements et des espaces
destinés à un usage commun, de construire ou d’acquérir un ou plusieurs immeubles destinés à leur habitation et, le cas échéant, d’assurer la gestion ultérieure des immeubles construits ou acquis ».
L’habitat participatif est aujourd’hui perçu comme une innovation, une manière novatrice de concevoir le logement. Dans les faits, il remobilise largement des fondamentaux anciens : entraide pour la construction, utilisation de matériaux locaux, mixité d’activités dans l’habitat, lien entre les générations, sociabilité dans des espaces publics… Tout comme d’autres approches contemporaines (les réseaux de soutien à l’agriculture paysanne, le réemploi), l’habitat participatif s’appuie sur des principes collectifs et citoyens intemporels, dont le besoin réapparaît à l’aune des crises que traverse notre époque.
Logements individuels et espaces communs autogérés
L’habitat participatif repose sur trois piliers : d’abord, un collectif d’habitantes et d’habitants qui conçoit et porte un projet d’habitat commun ; ensuite, des logements individuels associés à des espaces partagés au sein de l’habitat ; enfin, la gestion collective de ces espaces par le groupe d’habitants. C’est la place centrale du collectif d’habitants dans la conception et la gestion du projet qui confère à ce mode de vie sa dimension participative.
Plus concrètement, un habitat participatif regroupe des logements individuels articulés autour d’espaces communs – salle commune, chambre d’amis, jardin, buanderie, cuisine, ateliers… – et se constitue généralement en propriété collective (SCI, SCIA, coopérative). Ces espaces partagés sont au cœur de la démarche : lieux de mutualisation des moyens et des pratiques, ils incarnent le vivre-ensemble, la solidarité et l’expression du collectif dans toute sa dimension participative.

Le Domaine des possibles est un habitat participatif, collectif et intergénérationnel, ainsi qu’un écolieu composé de neuf foyers, qui a acheté un beau domaine de 9 ha situé à
10 km de Clermont-Ferrand.
Faire collectif et habiter ensemble
Solidarité et liens sociaux, frugalité et mode de vie écologique, liens et ancrage dans le territoire : l’habitat participatif propose des solutions concrètes et pratiques face aux crises sociales et écologiques actuelles.
Pensé par et pour le collectif d’habitants, l’habitat participatif permet une vie de voisinage riche et des solidarités renforcées au quotidien. Il peut être un moyen d’éviter l’isolement des seniors ou des familles monoparentales, et de favoriser l’entraide au quotidien pour tous et toutes : garde d’enfants mutualisée, échanges de services, activités partagées dans les espaces collectifs…
Face à la crise écologique et climatique, habiter groupé promeut un mode de vie plus frugal et résilient, conscient de son impact : la mutualisation des outils et pratiques, la densification ou la réhabilitation de bâtiments vacants et l’usage de matériaux plus écologiques sont autant de pratiques communes à l’habitat participatif.
En parallèle, les collectifs qui vivent en habitat participatif ont souvent un impact très concret et positif au sein des territoires sur lesquels ils sont implantés. Il est commun qu’un projet d’habitat participatif rayonne plus largement à l’échelle du quartier ou du village : espaces communs ouverts sur le voisinage pour des activités associatives ou sportives, organisations d’événements culturels, vie locale…
Habitat Participatif France est un mouvement citoyen qui fédère l’ensemble des acteurs citoyens et professionnels de l’habitat participatif, avec pour ambition de multiplier les projets et d’élargir le nombre d’acteurs impliqués partout en France. Né en 2009, le mouvement de l’habitat participatif compte aujourd’hui une quarantaine de structures associatives et professionnelles et est en lien avec plusieurs centaines de groupes d’habitants en France.
De nombreuses ressources sont à disposition sur le site de l’association :
















