rapport - les emballages plastique ne permettent pas de lutter contre le gaspillage alimentaire
Une étude inédite publiée par les Amis de la Terre Europe et Zero Waste Europe contredit l’idée reçue selon laquelle les emballages, et en particulier les emballages plastique, permettent de lutter contre le gaspillage alimentaire. Dans certains cas, le conditionnement sous plastique peut même encourager ce gaspillage. L’argument souvent avancé par le secteur de l’agroalimentaire pour justifier le recours à l’emballage plastique à usage unique est que ce dernier permettrait une meilleure conservation des produits, que ce soit pour la distribution ou chez les ménages. Bien au contraire, depuis les années cinquante, les déchets plastique et le gaspillage alimentaire ont augmenté de manière concomitante. Les ménages européens jettent ainsi en moyenne 30 kg de plastique par an et 173 kg de denrées alimentaires. L’omniprésence de ces emballages au sein de notre système alimentaire pose de nombreux problèmes : - l’immense majorité des emballages plastique sont à usage unique et peu recyclables ; - ces emballages ont un impact écologique désastreux : le plastique représente 85 % des déchets présents sur les plages ; - l’utilisation massive du plastique pour le conditionnement alimentaire pose des questions de santé publique, avec une possibilité de migration des particules chimiques du plastique vers les aliments ; - les normes esthétiques ou les standards imposés par l’industrie agroalimentaire et les distributeurs pour le conditionnement en emballage conduisent à un gaspillage important d’aliments pourtant propres à la consommation ; - les emballages multi-packs et les formats imposés entraînent du gaspillage alimentaire en contraignant les consommateurs à acheter parfois plus que ce dont ils ont besoin. Ce sont surtout les pratiques du secteur de l’agroalimentaire qui entraînent le gaspillage alimentaire : allongement des distances de transport, stratégies marketing agressives pour vendre plus de produits indépendamment du besoin du consommateur, baisse générale de la qualité des produits vendus… Ainsi, la solution au gaspillage alimentaire se trouve plutôt dans la remise à plat de notre système alimentaire que dans les emballages plastique. Les politiques visant à promouvoir une alimentation locale et de qualité et les objectifs de réduction de la consommation de plastique sont donc complémentaires et peuvent même se renforcer mutuellement. Le développement de circuits d’approvisionnement plus courts, la promotion des alternatives zéro déchet ou réutilisables dans nos modes de vie, l’éducation au goût et à la cuisine sont autant de pistes qui peuvent permettre de réconcilier lutte contre le gaspillage alimentaire et zéro emballage. Le rapport fait plusieurs recommandations en ce sens pour influer sur la politique menée par l’Union européenne en la matière.