eaux minérales : Nestlé mis en demeure

Le préfet du Gard a mis en demeure début mai la société Nestlé Waters Supply Sud de retirer dans un délai de deux mois les filtres illégaux d’un diamètre de 0,2 µm sur le site de production Perrier.

Dans un communiqué, la préfecture du Gard précise qu’elle se prononcera d’ici au 7 août prochain sur la demande de renouvellement de l’autorisation d’exploitation des forages destinés à la fabrication d’eau minérale naturelle sur le site de Vergèze.

foodwatch, qui a porté plainte avec constitution de partie civile contre Nestlé Waters, estime que cette décision va dans le bon sens. Mais elle souligne qu’il a malheureusement fallu le travail sans relâche de journalistes d’investigation du Monde, de France Info, de Mediapart, mais aussi de l’Agence régionale de santé d’Occitanie et des hydrogéologues mandatés par la préfecture du Gard pour en arriver à cette décision. Sans cela, on a l’impression que Nestlé Waters aurait poursuivi son business comme si de rien n’était.

Il y a quelques semaines, foodwatch a appris que des bactéries pathogènes de l’intestin (entérobactéries) avaient été retrouvées dans l’eau de bouteilles de Perrier, au sein de l’usine de Vergèze (Gard) où est produite la célèbre marque. Un rapport d’hydrogéologues, commandé par la préfecture du Gard, a rendu un avis défavorable à la poursuite de l’exploitation de la source de Vergèze sous la dénomination « eau minérale naturelle ». D’après l’Agence régionale de santé de l’Occitanie, « une destruction complète pourrait être envisagée ». La ligne de production a été bloquée et des centaines de milliers de bouteilles immobilisées.

Ce n’est pas la première fois que les autorités sanitaires épinglent Perrier. En avril 2024 déjà, près de 3 millions de bouteilles de Perrier avaient dû être détruites car elles faisaient « courir un risque pour la santé des consommateurs » selon le préfet du Gard, suite à un épisode de contamination d’origine fécale (coliformes, Escherichia coli). Sans l’intervention des autorités, ces bouteilles de Perrier auraient-elles été commercialisées comme si de rien n’était ?

Pour foodwatch, même si Nestlé s’attelle à minimiser en affirmant que « tous les produits mis sur le marché sont sûrs », la confiance est rompue. Lors du dernier épisode concernant Perrier, par exemple, l’entreprise n’a pas, comme le Code de la santé publique le lui impose, prévenu immédiatement les autorités sanitaires de la contamination et aurait attendu 10 jours pour avertir l’Agence régionale de santé d’Occitanie.

Concernant la menace pour les emplois qu’aurait représenté une fermeture de l’usine produisant Perrier, foodwatch considère qu’il est regrettable que les employés aient à payer le prix d’une mauvaise gestion des risques par la multinationale qui savait très bien ce qu’elle faisait. Aucune multinationale n’est au-dessus des lois, souligne foodwatch.

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