inacceptable - le concept de « pêche durable » dévoyé

De nombreux acteurs, dont l’ONG Bloom, ont lancé le 31 août dernier la campagne « On the hook », dont l’objectif est de mettre en lumière une nouvelle dérive du label MSC (Marine Stewardship Council, qui a défini des référentiels pour une pêche durable et pour la traçabilité des produits de la mer). Plus particulièrement, « On the hook » dénonce la volonté du MSC de renouveler la certification de la plus grande pêcherie de thon au monde, dans le Pacifique ouest.

Le point de discorde est simple : cette pêcherie cible deux espèces de thons (bonite rayée et thon albacore) à l’aide d’un seul engin, la senne tournante. Lors d’une même campagne de pêche, cette senne peut être utilisée sur des bancs de thons « libres » – pratique qui peut alors prétendre à la certification MSC – ou sur des bancs constitués autour de radeaux artificiels appelés dispositifs à concentration de poissons (DCP). Cette dernière pratique capture de nombreux requins, tortues, thons juvéniles et autres espèces protégées ou sensibles, ce qui la rend non durable.

La certification serait donc totalement absurde car elle ne concernerait que la pêche sur bancs libres, omettant les pratiques non durables de la pêcherie. « Il ne serait pas crédible de ne certifier qu’une partie d’une ferme ‶bio et sans pesticide″, alors que le reste de la ferme utilise des pesticides et autres pratiques non durables. Ce principe doit être le même pour nos pêcheries », commente Richard Benyon, député britannique et ancien ministre des Pêches.

Le tout nouveau collectif On the hook est constitué de 26 acteurs de secteurs variés : ONG (Bloom, Blue Marine Foundation…), grande distribution (Migros, Woolworth South Africa…), élus et personnalités publiques (Richard Benyon, Hugh Fearnley-Whittingstall…) et académiques.

Pour le lancement de sa campagne, On the hook demande formellement au MSC de suspendre immédiatement le certificat de la pêcherie en question, mais également de considérer en urgence le bien-fondé de ne certifier qu’une partie des activités d’une même pêcherie.

Un sondage récemment effectué par Populus montre que les consommateurs trouvent inacceptables les pratiques actuelles de cette pêcherie. Dans ce même questionnaire, 69 % des sondés reconnaissent que toute pêcherie certifiée MSC doit être durable dans son intégralité. Le sondage nous permet de conclure qu’une majorité des personnes sondées perdrait confiance dans le MSC si le certificat « durable » de cette pêcherie était renouvelé, malgré son activité de pêche sur DCP.

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