découverte - une photoenzyme permet aux microalgues de produire des hydrocarbures

Une équipe française vient de découvrir une enzyme qui permet aux microalgues de transformer certains de leurs acides gras en hydrocarbures à l’aide de l’énergie lumineuse. Cette enzyme, baptisée FAP (pour Fatty Acid Photodecarboxylase, soit « acide gras photo-décarboxylase »), est d’un type très rare car seules quatre enzymes utilisant la lumière ont été identifiées jusqu’à présent dans le monde vivant. Publiée le 1er septembre dans Science, cette découverte est d’autant plus importante que, dans un contexte de transition énergétique, la production biosourcée d’hydrocarbures, utilisant le CO2 atmosphérique et limitant donc le rejet dans l’atmosphère de carbone stocké dans le sous-sol, est devenue un enjeu biotechnologique majeur. La chlorelle est une algue verte unicellulaire d’eau douce faisant partie des quelques microalgues cultivées industriellement et candidates pour la production de molécules carbonées riches en énergie. Pour les auteurs de cette étude, chercheurs au CEA, au CNRS, à l’ESRF, à l’Inserm et dans les universités Aix-Marseille, Grenoble-Alpes et Paris-Sud, « c’est une avancée majeure dans l’identification de mécanismes du vivant permettant la conversion des acides gras des cellules en hydrocarbures et cela ouvre une nouvelle voie en vue de la synthèse d’hydrocarbures par des micro-organismes à une échelle industrielle ». Les chercheurs ont aussi montré qu’un cofacteur présent dans l’enzyme permettait de capter la lumière bleue. La découverte de cette enzyme revêt un grand intérêt d’un point de vue fondamental car, à ce jour, seulement quatre biocatalyseurs capables d’utiliser l’énergie lumineuse (photoenzymes) ont été découverts. La FAP est au moins dix fois plus rapide que la meilleure enzyme de synthèse d’hydrocarbures connue et utilise la lumière, ce qui pourrait en faire un outil biotechnologique très efficace pour la synthèse d’hydrocarbures, soit par conversion in vitro d’huiles, soit par conversion in vivo des acides gras membranaires de bactéries, levures ou idéalement microalgues.

Source : CEA – www.cea.fr