enquête - manger bio protège notre métabolisme !

Dans le cadre de l’étude Nutrinet-Santé, qui vise à mieux comprendre les modes de production des aliments consommés (bio ou conventionnels), la santé et l’environnement, plusieurs chercheurs dont Denis Lairon, nutritionniste et ex-directeur de recherche à l’Inserm, et Emmanuelle Kesse-Guyot, directrice de recherche à l’Inra, ont étudié les liens entre consommation bio et probabilité de présenter un syndrome métabolique, un état pathologique qui se développe à partir de l’obésité abdominale et conduit généralement au diabète de type 2. C’est également un prédicteur d’un risque cardiovasculaire augmenté.

Pour cela, la cohorte Nutrinet-Santé de 8 174 personnes a été divisée en trois groupes : pas ou très peu d’alimentation bio, alimentation bio partielle et alimentation bio importante. Suite à une visite médicale permettant la mesure des paramètres cliniques et la réalisation d’une prise de sang à jeun, les trois groupes ont pu être comparés à l’aide de méthodes statistiques qui permettent de prendre en compte les autres différences connues entre ces personnes (dont âge, sexe, éducation, activité physique, tabagisme, alimentation globale).

Les chercheurs ont ainsi pu établir un lien entre consommation bio et baisse du risque de présenter le syndrome métabolique et montrer que les personnes qui consomment bio (environ 62 % du total de leur alimentation) ont une probabilité significativement plus faible de 31 % de présenter un syndrome métabolique.

Les chercheurs ont également souhaité savoir quels groupes d’aliments bio en particulier sont les plus associés à la diminution du risque de syndrome métabolique. Arrivent ainsi en tête les boissons non alcoolisées (boissons sucrées, jus de fruits), les aliments riches en amidon ou en sucre, les fruits et légumes, les céréales complètes, les huiles et matières grasses, les substituts de viande ou de produits laitiers. On trouve ensuite les œufs, les produits laitiers et les fast-foods bio.

Enfin, ils ont observé que la réduction du risque de syndrome métabolique par la consommation d’aliments bio :

- est plutôt plus forte (-56 %) chez les personnes qui ont une alimentation de faible qualité par rapport à celles avec une alimentation de haute qualité (-34 %) ;

- n’est pas modifiée par le niveau d’activité physique ;

- est supprimée chez les personnes qui fument actuellement.

Parmi les hypothèses d’interprétation de ces résultats, on note l’exposition plus faible des forts consommateurs de bio aux résidus de pesticides chimiques de synthèse. Ces données sont d’ailleurs cohérentes avec d’autres études faisant le lien entre l’exposition à des pesticides de synthèse et/ou perturbateurs endocriniens et l’obésité ou le diabète de type 2.

Site de l’étude Nutrinet-Santé :
www.etude-nutrinet-sante.fr.