déception -  la surpêche des espèces profondes toujours tolérée

Les ONG Bloom, Deep Sea Conservation Coalition (DSCC) et Seas at Risk sont déçues par les totaux admissibles de capture (TAC) fixés en novembre dernier pour les espèces profondes par le Conseil des ministres de l’UE. En effet, si les ministres ont baissé le total autorisé de capture pour la plupart des stocks de poissons profonds, cette décision n’empêchera pas la surpêche : la plupart des quotas sont fixés bien au-dessus des niveaux recommandés par la communauté scientifique pour parvenir à une pêche durable et permettront par conséquent la surpêche d’espèces profondes vulnérables. Les ministres ont totalement ignoré les avis scientifiques au moment de fixer les quotas de pêche pour des poissons comme la daurade rose, le sabre noir et la mostelle de fond, ce qui met ces espèces en danger. Les ministres ont également autorisé la poursuite de la pêche du grenadier de roche, qui a été classé comme en danger d’extinction par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) dans sa première « Liste rouge de poissons marins d’Europe », publiée en 2015. Les espèces d’eau profonde ont généralement une croissance lente et un faible taux de reproduction, ce qui les rend particulièrement vulnérables à la surpêche, surtout lorsque les connaissances scientifiques à leur propos sont limitées. Le Conseil a également adopté des totaux admissibles de captures pour les requins d’eau profonde, dont plusieurs sont menacés d’extinction ou même en danger « critique » d’extinction, selon l’UICN. Cette décision grave remet en cause les quotas de pêche fixés à zéro pour les requins profonds depuis plusieurs années. Les attentes n’ont fait que croître vis-à-vis du Conseil à la suite de l’accord politique trouvé le 30 juin 2016 sur la réforme du règlement encadrant la pêche profonde, qui renforcera considérablement la protection des habitats d’eau profonde. « Nous attendions des ministres de la Pêche qu’ils soient à la hauteur des enjeux car le processus de décision des quotas est supposé compléter, et non amoindrir, les mesures de protection des fonds marins en empêchant la surpêche des espèces profondes », s’indignait Claire Nouvian, fondatrice de Bloom. Une telle attitude du Conseil aurait été conforme non seulement à la Politique commune de la pêche, qui prévoit de mettre fin à la surpêche d’ici à 2020, mais aussi aux engagements internationaux pris à l’Assemblée générale des Nations unies, où il est clairement indiqué que, lorsque les informations scientifiques disponibles ne permettent pas d’identifier les taux d’exploitation durables, aucune possibilité de pêche ne devrait être attribuée aux pêcheries concernées.

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