Le rendez-vous du mois

Xavier Niaux

Créé en 1982, l’Itab est un organisme dédié à la recherche-expérimentation en AB géré par des professionnels et aujourd’hui officiellement reconnu par le ministère de l’Agriculture. En deux mots, quels sont ses objectifs historiques ?

En tant qu’organisme de recherche appliquée, l’Itab vise depuis sa création à produire et partager des savoir-faire et des connaissances pour améliorer la production et la transformation biologiques. Concrètement, l’Itab coordonne les acteurs de la recherche-expérimentation en bio, assure une veille nationale sur les travaux menés, monte et/ou participe à des projets de recherche appliquée, valorise les résultats au travers de guides techniques, articles, vidéos, colloques…, apporte son expertise auprès d’instances publiques et d’entreprises.

L’Itab couvre aujourd’hui l’ensemble des productions agricoles conduites en AB et les thématiques transversales (comme l’agronomie, les semences et plants, la protection des cultures). Il élargit depuis plusieurs années son périmètre d’intervention sur l’aval avec la transformation agroalimentaire, et à la prise en compte des consommateurs et des attentes sociétales.

Février 2019, l’Itab, autrefois Institut technique de l’agriculture biologique, change de nom et élargit son champ d’action en devenant l’Institut de l’agriculture et de l’alimentation biologiques. Pourquoi ce besoin de mettre l’accent sur les qualités des produits et la transformation agroalimentaire ? Pour vous rapprocher des consommateurs ?

Depuis ses débuts, l’Itab travaille sur les qualités de l’agriculture biologique. Avec les attentes grandissantes des consommateurs, ses missions se sont accrues sur cette thématique et celle de la transformation. L’Itab a alors souhaité officiellement se positionner sur l’ensemble du système agri-alimentaire, et renforcer son projet de couvrir les sujets du champ jusqu’à l’assiette, dans une approche globale. L’institut participe à aider les opérateurs des filières bio dans leur choix d’options techniques afin d’orienter leurs stratégies en connaissant les impacts de celles-ci sur les qualités de leurs produits. En particulier, les consommateurs demandent des aliments bio bons et sains, sans additifs. Le défi des entreprises de transformation en bio est de leur proposer des aliments valorisant les qualités des matières premières produites en agriculture biologique. L’Itab intègre dans son conseil d’administration le Synabio et Bio Consommacteurs.

Dans la galaxie des différents organismes dédiés à l’agriculture biologique (Agence bio, Fédération nationale d’agriculture biologique, labels certificateurs…), quelle partition joue l’Itab ?

L’Itab se concentre sur la recherche appliquée et la technique quand d’autres s’occupent de la communication, de la représentation des agriculteurs, de la certification des produits, du conseil aux agriculteurs. Il noue des relations complémentaires avec ces autres acteurs nationaux mais aussi régionaux qui parfois ont certaines missions similaires à celles de l’Itab.

L’Itab a pour mission de mettre à disposition des agriculteurs et conseillers des connaissances techniques fiables sur la bio. Comment faites-vous pour rester à la pointe des dernières connaissances ?

L’Itab centralise sur son site de nombreuses informations techniques validées et issues de projets de recherche, de synthèses bibliographiques et d’expertises, organise des colloques et donne des formations. Sur ses domaines, l’équipe mène une veille et bénéficie d’une vision globale des travaux menés, ce qui lui permet de faire appel, si elle n’est pas elle-même assez pointue sur un sujet, à d’autres experts parmi ses partenaires.

Regardons un peu dans le rétroviseur. Quelle serait, selon vous, l’avancée dont l’Itab serait le plus fier en ses 37 années d’existence ?

A partir de 2006, avec le développement de l’AB, la multiplication des projets et des aides en faveur de la bio, l’Itab a pris son envol (il a aujourd’hui 2 millions d’euros de budget et est impliqué dans 71 projets). Parmi les fiertés de l’Itab, citons l’obtention en 2012 et 2017 de sa reconnaissance par le ministère de l’Agriculture, qui s’ajoute à celle qui existe depuis toujours de la part des partenaires. Cela confirme le sérieux et la fiabilité des travaux de l’Itab et le conforte dans sa place d’acteur et partenaire incontournable du réseau de la recherche-expérimentation en bio. L’Itab est aussi fier d’avoir produit une étude de référence pour le ministère de l’Agriculture : une expertise rigoureuse sur les atouts de l’AB en 2016. Et fin 2017, la France, emmenée par l’Itab, a remporté l’organisation du Congrès mondial de la bio à Rennes en 2020 !

Sous quels signes allez-vous placer vos nouvelles fonctions au sein de l’Itab ?

La poursuite du développement de l’Itab, pour accompagner l’agriculture biologique qui poursuit sa pleine expansion ! C’est une nécessité pour la recherche et développement en AB de progresser pour accompagner une production qui réponde à une demande croissante et satisfasse les consommateurs. A ce titre, un défi à relever est de doter l’Itab d’un budget accru grâce à des financements complémentaires et de nouveaux partenariats.

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Jean-Pierre Camo

Directeur de la publication et romancier

La saga du vinland
De Jean-Pierre Camo, éd. Alphée, 472 p., 2008.

infos : www.biocontact.fr