fret - ligne Perpignan-Rungis à l’arrêt
L’affaire du train transportant chaque nuit 1 200 tonnes de fruits et légumes de Perpignan au marché d’intérêt national de Rungis, en région parisienne, est un exemple très symbolique de la gestion chaotique du chemin de fer par la SNCF et par l’Etat, sans la moindre vision stratégique à long terme (90 % environ des marchandises sont transportées, en France, par la route).
Incapable d’anticipation, la SNCF s’est aperçue subitement que les wagons frigorifiques de ce « train des primeurs » étaient dans un état déplorable, exigeant leur remplacement, et qu’elle n’avait pas les moyens financiers nécessaires pour en acheter d’autres et rentabiliser cet investissement.
Suite à une intervention de la ministre des Transports, devenue ministre de la Transition écologique et solidaire alors que le train effectuait son dernier voyage, il a été décidé que la circulation du train serait finalement prolongée… jusqu’à l’hiver : un arrêt aurait fait mauvais effet alors que les économies d’énergie fossile, la pollution de l’air, la sécurité routière et la lutte contre le réchauffement climatique sont des thèmes de discours officiels quotidiens.
Un comité de pilotage est alors mis en place mais… on s’aperçoit que le train roule à vide car les chargeurs, ne pouvant attendre, ont évidemment réagi et transféré très rapidement leur trafic sur la route : ce sont 75 camions supplémentaires par jour qui effectuent alors chacun environ 2 000 kilomètres, consommant 6 fois plus d’énergie que le train.
La circulation du train interrompue, les 82 wagons stationnent en gare de Nîmes depuis juillet et l’avenir du train reste incertain malgré 7 réunions du comité de pilotage car ni l’Etat ni la SNCF ne recherchent de solution pérenne.