pesticides - l’Anses publie une étude sur leurs usages domestiques
L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) a publié début octobre 2019 les résultats d’une enquête sur l’utilisation des pesticides domestiques. Ce rapport est basé sur une enquête conduite en 2014 et 2015.
L’ONG Génération futures s’étonne de cette publication tardive. Néanmoins, le rapport de l’Anses est intéressant car il montre une utilisation de pesticides domestiques par les trois-quarts de la population ! Au premier rang des produits utilisés : les insecticides ménagers. En 2013, Générations futures avait publié un rapport montrant l’existence d’une large gamme d’insecticides disponibles à la vente pour le grand public. L’association avait souligné à l’époque le fait que beaucoup d’entre eux (environ 60 %) étaient soupçonnés d’être des perturbateurs endocriniens.
Depuis cette époque, le règlement européen sur les biocides a bien imposé des critères d’exclusion pour les substances les plus dangereuses et impose une évaluation et une autorisation pour ces produits mais le travail est lent et se termine seulement pour les insecticides à disposition des particuliers. De nombreuses substances suspectées d’être perturbatrices endocriniennes subsistent sur le marché…
L’Anses publie aujourd’hui un constat et donne quelques conseils sur les conditions d’utilisation, de stockage ou d’élimination. Si ce rapport constitue un premier pas, il devra être rapidement complété par une meilleure évaluation des expositions et des risques réels. Surtout, il faut que le Gouvernement fasse preuve de cohérence et initie une politique volontariste de réduction de l’utilisation des pesticides domestiques et de promotion de leurs alternatives. En effet, si l’agriculture dispose d’un plan de réduction de l’usage et si l’emploi des pesticides de synthèse est interdit aux jardiniers amateurs (loi Labbé), ceux utilisés dans la maison ne font l’objet d’aucune restriction, ce qui est totalement absurde !
Si nous voulons avoir un impact réel en termes de santé publique, il faut mettre les choses en cohérence, en initiant un plan de réduction drastique de l’utilisation des pesticides ménagers et de leur substitution.