désinfection : non aux virucides toxiques !

Alors que le guide ministériel du « Plan d’action du déconfinement pour les modes d’accueil du jeune enfant » est paru, un collectif d’associations alerte sur ces recommandations dont certaines se révèlent extrêmement risquées pour la santé des professionnels et des enfants, et pour l’environnement.

Pour les lieux d’accueil du jeune enfant, le nettoyage et la désinfection avec un virucide répondant à la norme EN 14476 est requis au moins une fois par jour selon les recommandations du guide ministériel. Or la très grande majorité des formulations du marché répondant à cette norme contiennent des ingrédients toxiques :

- nocifs pour la peau ou les voies respiratoires (eau de Javel) ;

- potentiellement cancérigènes, mutagènes ;

- agissant comme des perturbateurs endocriniens (acide borique, alkylphénol éthoxylé, styrène…) ;

- favorisant l’obésité chez le jeune enfant.

Ce n’est d’ailleurs pas anodin que les fiches de données de sécurité de ces produits du marché indiquent qu’ils doivent être utilisés avec un équipement spécial (gants, lunettes de sécurité, combinaison de protection…).

Enfin, l’efficacité virucide des produits du marché requiert un temps de pause minimum d’une minute, qui est rarement respecté, leur efficacité sera atténuée mais pas leur toxicité…

Pourtant, il existe des alternatives saines pour l’humain comme pour l’environnement. Sauf qu’il existe peu de produits désinfectants écoresponsables qui répondent à cette norme (la plupart parce qu’ils n’ont pas réalisé les tests laboratoires nécessaires).

C’est pourquoi ces associations demandent au ministère de la Santé de retirer la recommandation d’utiliser uniquement des produits répondant à cette norme, en appelant plutôt à se tourner vers les alternatives saines et durables (détergents et vapeur), ayant fait leurs preuves d’efficacité.

Le traitement par les détergents est recommandé par le ministère du Travail aux entreprises dans le « Protocole national de déconfinement pour les entreprises pour assurer la santé et la sécurité des salariés » : pour nettoyer les surfaces, il conviendra d’utiliser des produits contenant un tensioactif (solubilisant les lipides) présent dans les savons, les dégraissants, les détergents et les détachants. Outre son activité de dégraissage des surfaces, le tensioactif va également dégrader les lipides de l’enveloppe du virus SARS-CoV-2 et ainsi l’inactiver.

Les virus, y compris le SARS-CoV-2, sont très sensibles à la vapeur. L’étude menée par la Fondation pour le développement de la recherche pharmaceutique confirme d’ailleurs bien l’efficacité virucide des appareils vapeur déjà présents dans beaucoup de lieux d’accueil de la petite enfance.

Il est donc urgent que le ministère rétablisse la situation en modifiant la recommandation d’usage de virucides répondant à la norme EN 14476 – pour ne pas commettre l’erreur de soigner le mal par un autre mal et de nettoyer en s’intoxiquant soi, les autres et l’environnement.

Réseau environnement santé

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