paradoxe - castration à vif des porcelets en élevage bio

Alors qu’elle sera interdite pour tous les systèmes d’élevage en 2022, la castration à vif des porcelets est encore réalisée de manière extrêmement majoritaire aujourd’hui dans les élevages bio français. Pourtant, cette mutilation, contraire au principe de durabilité de l’agriculture biologique, réalisée pour prévenir un potentiel problème d’odeur à la cuisson de la viande de certains porcs non castrés, fait souffrir de manière importante les animaux au moment de l’acte et dans les jours qui suivent.

Pourquoi les élevages bio échouent là où les élevages conventionnels progressent ? L’un des freins au développement des alternatives à la castration physique est l’interdiction, en bio, de l’immunocastration, un procédé médicamenteux fonctionnant sur le même principe qu’un vaccin et qui inhibe l’odeur de verrat, puisqu’elle retarde la maturité sexuelle des cochons. Plus besoin de castration, donc.

Car les deux alternatives à la castration à vif des porcelets acceptables sur un plan éthique, fiables et viables économiquement, sont l’immunocastration et l’élevage de porcs mâles entiers avec une détection des carcasses odorantes sur la chaîne d’abattage. Certains éleveurs bio, favorables à cette deuxième option, ne peuvent se tourner vers cette alternative, faute d’abattoirs de proximité équipés pour recevoir et trier les carcasses de mâles entiers. Pour trouver une alternative à la castration à vif, ils souhaiteraient s’orienter vers l’immunocastration, mais cette dernière leur est interdite par le règlement européen bio.

Cette interdiction est d’autant plus incompréhensible que certains vaccins sont autorisés en élevage bio et que cette pratique ne pose aucun problème sanitaire. En effet, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (l’ANSES) a déclaré que la consommation de viande de porcs immunocastrés ne présente aucun risque pour le consommateur.

Dans le cadre de sa campagne Stop Castration, Welfarm a interpellé la Fédération nationale d’agriculture biologique (Fnab) à plusieurs reprises. L’association participe également à un programme de recherche sur l’élevage de porcs mâles entier en agriculture biologique. Mais, tant que l’immunocastration sera interdite de manière dogmatique par le règlement bio, les porcelets continueront de souffrir…

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