Dijon - étape majeure du Tour de France des cantines rebelles

Atteindre l’autosuffisance alimentaire d’ici à dix ans et manger mieux, plus bio et local à la cantine, voilà le programme que s’impose la capitale de la Bourgogne, où l’association Un plus bio, premier réseau national des cantines bio, a fait une halte en compagnie des acteurs locaux à l’occasion de son Tour de France des cantines rebelles.

Pour l’instant, la ville de Dijon propose 15 % de produits bio dans les menus de la restauration collective (7 000 repas par jour et 50 restaurants scolaires). C’est beaucoup, comparé à la moyenne nationale, qui plafonne à 2,9 % de bio dans les cantines (source Agence bio 2017), mais c’est encore peu au regard des capacités du territoire et, surtout, de la volonté politique affichée des élus locaux. L’ancien ministre, maire de la ville et président du Grand-Dijon, François Rebsamen, a fait de la politique alimentaire un levier de développement économique et social du territoire, mettant en avant le potentiel offert par les richesses viticoles et gastronomiques de la Bourgogne. Mais il a également compris que les cantines, par leur volume d’achats, constitue un excellent débouché pour la production locale en devenir. Il estime à une dizaine d’années la possibilité d’atteindre l’objectif d’une autosuffisance alimentaire sur le territoire.

Création d’une grande légumerie locale, gros travail sur la division des lots alimentaires dans les appels d’offres pour permettre aux producteurs de la région de mieux y répondre, diagnostic sur le gaspillage alimentaire avec annonce de mesures correctives… Dijon se met peu à peu au diapason des grandes collectivités qui, en rejoignant celles du réseau Un plus bio (dont Toulouse, Grenoble, Nantes et même Paris au mois de novembre), se saisissent des questions alimentaires, agricoles et de santé publique pour avancer les pions d’une nouvelle politique de développement territorial : plus bio, plus locale et plus conforme aux impératifs de développement de réflexes qui profitent aux acteurs enracinés localement, du champ à l’assiette.

Pour célébrer ce projet politique alimentaire, l’étape du Tour de France des cantines rebelles a permis de visiter un site local (la Maison Roger, qui fournit le pain bio de toute la ville), d’entendre Maria Pelletier, agricultrice bio située non loin de la région Bourgogne et présidente de l’ONG Générations futures, ou encore d’écouter Didier Thévenet, un des pionniers de la transition écologique en restauration scolaire à Lons-le-Saunier (Jura). De nombreux acteurs locaux, institutionnels et élus politiques, ont fait le déplacement pour découvrir ces pratiques qui font bouger les lignes sur les territoires.

Un plus bio
68 bis, avenue Jean-Jaurès
30900 Nîmes
Tél. : 09.82.58.26.41
Site : www.unplusbio.org