tchernobyl - 35 ans après, une catastrophe toujours en cours

Rappelons-le avec force : Tchernobyl n’appartient pas au passé et les conséquences de cet accident se feront encore sentir pendant des siècles. Le césium 137, principal radioélément rejeté, toujours présent dans les sols, n’a vu sa radioactivité diminuer que de moitié. Plus de 4 millions de personnes vivent encore sur des territoires hautement contaminés et doivent surveiller en permanence leur alimentation. Les données publiées par des hôpitaux biélorusses laissent apparaître une prévalence élevée chez les enfants de différentes pathologies, notamment cardiovasculaires, et de malformations congénitales.

Malgré les clichés d’une nature qui reprend ses droits dans la zone, la faune et la flore sont également affectées par les radiations persistantes et s’avèrent encore plus vulnérables aux incendies, comme celui qui a ravagé 870 km2 au printemps 2020 et dont les flammes sont arrivées non loin de la centrale. Enfin, 35 ans après, même si une gigantesque enceinte a été installée au-dessus de l’ancien sarcophage qui menaçait de s’effondrer, il n’existe toujours pas de solution pour évacuer les restes de combustible et de corium enfouis sous les 4 000 tonnes de matériaux ayant servi à étouffer l’incendie.

Pourtant, plus le temps passe, plus une musique inquiétante s’installe chez certains commentateurs : l’inexorable minimisation des conséquences pour les victimes de la catastrophe. La morbidité persistante et les pathologies radio-induites sont tenues pour quantité négligeable, quand les décès entraînés par l’accident ne sont pas tout simplement niés […]

Le Réseau Sortir du nucléaire dénonce fermement cette minimisation du risque nucléaire et l’offensive qui l’accompagne, menée par l’industrie nucléaire et ses soutiens politiques, pour discréditer la perspective d’une France 100 % renouvelable et présenter la construction de nouveaux réacteurs comme inéluctable. Alors qu’EDF est confrontée à une dette abyssale, le lobby joue des pieds et des mains pour rendre le nucléaire éligible aux investissements « verts » européens et faire financer les nouvelles installations par l’argent public. Tout en prétendant que la décision de construire de nouveaux réacteurs n’est pas encore prise, le gouvernement vient de passer un appel d’offre pour étudier des pistes de financement. Pourtant, miser sur l’électricité « bas-carbone » de nouveaux réacteurs hors de prix et lents à construire serait une perte de temps et d’argent inexcusable face à l’urgence climatique.

Réseau Sortir du nucléaire

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